Le dolmen, ce monument breton historique et magique
Le dolmen, ce monument breton historique et magique
La Bretagne, terre de mystères et d’histoires, abrite des monuments uniques en leur genre : les dolmens. Ces structures de pierre sont les témoins silencieux d’une époque fascinante. Voici les origines de ces mégalithes qui ont inspiré tant de mythes et de légendes.
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Table des matières
Quelle est la signification d’un dolmen ?
Le dolmen, cette structure mégalithique ancienne, est un monument qui porte en lui des siècles d’histoire et de mystère. Le terme « dolmen » vient du breton « dol » signifiant table et « men » signifiant pierre, ce qui se traduit littéralement par « table de pierre ».
Cette étymologie reflète bien la forme typique de ces monuments : une grande dalle de pierre reposant horizontalement sur plusieurs pierres dressées verticalement.
Érigé principalement durant le Néolithique, entre 4500 et 3000 ans avant notre ère, ces monuments étaient l’œuvre de peuple vivant en communautés agricoles et sédentaires qui ont marqué leur territoire avec ces édifices imposants.
Qui a créé les dolmens ?
Ils ont été créés par diverses sociétés préhistoriques à travers le monde, il y a environ 4500 à 3000 ans avant notre ère. Ces structures mégalithiques ont été érigées durant une période où les populations transitaient progressivement d’un mode de vie de chasseurs-cueilleurs nomades à des sociétés agricoles sédentaires.
Ces peuples étaient des agriculteurs et des éleveurs établis. Ils avaient développé une organisation sociale suffisamment complexe pour entreprendre des projets de construction impliquant de la main-d’œuvre et des ressources significatives.
La construction des dolmens n’était pas centralisée ; elle était réalisée par différentes communautés régionales. Chaque groupe utilisait des styles et des techniques de construction qui reflétaient leurs propres traditions culturelles et environnementales.
Leurs constructeurs étaient probablement des artisans qualifiés au sein de leurs communautés. Ils possédaient une connaissance approfondie des matériaux locaux, des techniques de construction et de l’ingénierie nécessaire pour ériger ces structures massives.
La mise en oeuvre d’un dolmen était probablement un effort communautaire, reflétant l’importance culturelle et spirituelle de ces structures. Leur édification nécessitait une planification considérable et une coopération étroite, indiquant des structures sociales organisées et hiérarchisées.
Bien que les dolmens soient plus communs en Europe, notamment en Bretagne, en Irlande et dans le nord de l’Espagne, des structures similaires ont été construites dans des régions aussi diverses que l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, chacune adaptée aux traditions et aux environnements locaux.
Les dolmens, donc, sont le produit d’une grande variété de cultures néolithiques, reflétant un large éventail de pratiques sociales, spirituelles et funéraires. Ils témoignent de l’ingéniosité et de la capacité organisationnelle des premières sociétés sédentaires.
Description d’un dolmen
Un dolmen typique se compose de grandes dalles de pierre verticales, appelées orthostates, soutenant une table horizontale massive. Ces structures, souvent dissimulées sous des tumulus de terre ou de pierres, ont longtemps intrigué quant à leur processus de construction.
Le transport et l’élévation de pierres pesant plusieurs tonnes témoignent d’une ingéniosité remarquable et d’une coopération étroite au sein de ces anciennes sociétés, soulignant une organisation sociale complexe et bien établie.
À quoi servaient les dolmens ?
Leur fonction principale était de servir de sépultures collectives. Ils étaient des lieux de dernier repos, mais aussi de rassemblement pour des rites funéraires.
Cela reflète les croyances profondes et les pratiques sociales de l’époque, indiquant une préoccupation pour l’au-delà et un respect pour les défunts qui transcendaient la simple existence terrestre.
En outre, certains spécimens pouvaient avoir des fonctions rituelles ou cérémonielles supplémentaires, suggérant une signification plus large dans les croyances et les pratiques des peuples néolithiques.
Comment était construit les dolmens ?
La construction de ces impressionnantes structures mégalithiques, est un sujet qui a longtemps fasciné les historiens et les archéologues. Bien que les méthodes exactes restent partiellement hypothétiques, il est évident que leur édification nécessitait une ingéniosité considérable, une planification minutieuse et un travail collectif.
Voici les étapes de réalisation d’un dolmen :
- Sélection et Extraction des Pierres : Le processus commençait par la sélection de pierres massives, souvent des roches locales. Ces pierres devaient être extraites, probablement en utilisant des outils en pierre, en bois, et des leviers.
- Transport des Pierres : Le transport des pierres, certaines pesant plusieurs tonnes, représentait un défi majeur. Il est supposé que les bâtisseurs utilisaient des rondins de bois et des traîneaux pour faire rouler et glisser les pierres sur de longues distances. Il est également possible que les pierres aient été transportées sur des radeaux le long des cours d’eau.
- Érection des Pierres : Une fois sur place, les pierres devaient être dressées verticalement pour former les orthostates. Cette étape pouvait impliquer l’utilisation de fosses d’ancrage, où les pierres étaient d’abord inclinées puis redressées à l’aide de cordes, de leviers, et de la force humaine.
- Placement de la Table : La dalle horizontale, ou table, était ensuite placée au-dessus des orthostates. Cette opération nécessitait probablement la construction de rampes en terre ou l’emploi de structures en bois pour élever et positionner la dalle avec précision.
- Finition et Aménagement : Enfin, le dolmen pouvait être recouvert d’un tumulus, un monticule de terre ou de pierres, pour créer une chambre funéraire. Des gravures ou des symboles pouvaient être ajoutés sur les pierres pour des raisons décoratives ou symboliques.
Cette mise en oeuvre témoigne d’une compréhension avancée de la mécanique et d’une coopération sociale étroite. Ces édifices n’étaient pas seulement des réalisations techniques impressionnantes, mais aussi des expressions de croyances culturelles et spirituelles profondes. Chaque structure, par son existence, raconte une histoire de collaboration, de respect des défunts et de célébration de la vie communautaire.
Quel est le plus grand dolmen de France ?
Le plus grand de France est le Grand Dolmen de Bagneux, situé près de Saumur dans le département du Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire. Ce monument impressionnant est considéré comme l’un des plus grands encore existants en Europe.
Le Grand Dolmen de Bagneux mesure environ 23 mètres de long et 6 mètres de large, avec une hauteur intérieure atteignant jusqu’à 3 mètres. La chambre funéraire, formée par d’énormes dalles de pierre, est particulièrement remarquable par ses dimensions.
La dalle de couverture elle-même est estimée peser plusieurs tonnes. C’est est un exemple fascinant de l’architecture mégalithique du Néolithique en France, offrant un aperçu unique des pratiques funéraires et de la culture des peuples anciens qui peuplaient la région.
Aujourd’hui, c’est un site patrimonial important, attirant des visiteurs et des chercheurs du monde entier.
La légende de la roche aux fées
La Roche aux Fées, située près de Rennes en Bretagne, est un des dolmens les plus célèbres de France, entouré d’une aura de mystère et de légendes. Son nom même, « La Roche aux Fées », évoque un lien avec le monde magique et surnaturel des fées.
Selon la légende la plus populaire, il a été construit par des fées (d’où son nom). On raconte que ces créatures mystiques ont assemblé ce monument impressionnant en une seule nuit.
Chaque fée aurait transporté une pierre depuis un lieu éloigné, les assemblant avant l’aube pour créer cette structure remarquable. Cette légende illustre la fascination et le respect que les populations locales ont pour ce site, ainsi que leur reconnaissance de l’incroyable exploit que représente sa construction.
La Roche aux Fées est considérée comme l’un des plus beaux monuments à couloir encore existants en Europe. Il se distingue par sa taille imposante, avec des pierres formant un long couloir menant à une chambre funéraire. Il mesure environ 20 mètres de long et ses pierres massives sont disposées avec une précision étonnante.
Outre son aspect légendaire, la Roche aux Fées est également intéressante d’un point de vue astronomique. Son orientation est telle qu’au solstice d’hiver, les premiers rayons du soleil pénètrent directement dans la chambre, un phénomène qui suggère une signification astronomique ou calendrique pour le monument.
La Roche aux Fées, avec son riche folklore et son impressionnante architecture, continue d’attirer des visiteurs du monde entier, témoignant de l’ingéniosité et de la profondeur spirituelle des peuples néolithiques qui ont peuplé la Bretagne il y a des millénaires.
Visiter les dolmens à Carnac
Visiter les monuments mégalithiques à Carnac, une ville de Bretagne en France, offre une expérience unique pour explorer un pan fascinant de l’histoire préhistorique.
Carnac est célèbre non seulement pour ses alignements de menhirs, mais aussi pour ses nombreux dolmens, témoins de l’ingéniosité et des croyances des peuples néolithiques. Carnac en abrite plusieurs, chacun ayant ses propres caractéristiques architecturales.
Les célèbres tables de pierre de Carnac sont :
- Le Dolmen de Kercado, datant d’environ 4500 av. J.-C., est particulièrement remarquable. Couvert d’un tumulus avec une ouverture vers le ciel, il offre un aperçu de la complexité des pratiques funéraires de l’époque.
- Le Dolmen de Keriaval
- Le site de Mane Kerioned
- Le Tumulus du Moustoir
- Le Tumulus Saint Michel
Ils sont souvent situés dans des cadres naturels pittoresques, offrant des promenades agréables et des opportunités de photographie. Leur intégration dans le paysage souligne l’harmonie entre les constructions humaines et la nature.
La visite de ces sites permet de comprendre la signification culturelle et spirituelle de ces monuments pour les peuples du Néolithique.
Leur disposition et leur orientation suggèrent des connaissances astronomiques et une importance accordée aux cycles naturels. En plus de ces monuments, Carnac offre également la possibilité de visiter les célèbres alignements de menhirs, créant ainsi une expérience complète de la richesse mégalithique de la région.
En visitant les tables de pierre de Carnac, vous vous plongez dans un monde ancien, découvrant des aspects de la vie, des croyances et des pratiques des civilisations préhistoriques. C’est une expérience à la fois éducative et inspirante, connectant les visiteurs à un passé lointain et fascinant.
Carte des dolmens de Bretagne
Dans cette carte détaillée des sites mégalithiques de Bretagne, vous pouvez visualiser la répartition et l’importance de ces monuments préhistoriques dans la région. La carte met en évidence les principaux sites en Bretagne, tels que ceux de Carnac, la Roche aux Fées près de Rennes, et le Grand Dolmen de Bagneux près de Saumur. Les icônes symbolisent les caractéristiques spécifiques des sites.
Comment les dolmens de Bretagne ont inspirés le site de Stonehenge ?
Selon une étude scientifique publiée dans une revue américaine en 2019, une hypothèse a été émise selon laquelle les dolmens de Bretagne ont pu inspirer le site de Stonehenge en Angleterre.
Cette théorie fascinante est explorée par certains chercheurs dans le domaine de l’archéologie préhistorique. Voici quelques éléments qui pourraient soutenir cette idée :
- La Bretagne et Stonehenge partagent des caractéristiques architecturales, notamment l’utilisation de grandes pierres (mégalithes) disposées de manière significative. Bien que Stonehenge soit plus complexe avec ses pierres disposées en cercles concentriques, l’utilisation fondamentale de grandes pierres dressées est un trait commun.
- À l’époque de la construction de ces monuments, il y avait des échanges entre les différentes communautés européennes. Les similitudes pourraient donc résulter d’échanges culturels et de connaissances entre les peuples de la Bretagne et ceux de la Grande-Bretagne.
- Stonehenge a des alignements astronomiques significatifs, en particulier avec les solstices. Cette connaissance commune de l’astronomie suggère une sorte de partage ou de développement parallèle de connaissances astronomiques entre ces cultures.
- Il est possible que les populations de Bretagne aient migré ou étendu leur influence culturelle à d’autres régions, dont la Grande-Bretagne, apportant avec elles leurs pratiques de construction mégalithique.
- Les deux sites semblent avoir eu des fonctions funéraires et rituelles, indiquant des croyances et des pratiques spirituelles possiblement partagées ou du moins similaires.
- Les dolmens bretons sont généralement plus anciens que Stonehenge. Cette antériorité temporelle suggère que les connaissances et techniques liées à leur construction pourraient avoir influencé des structures ultérieures comme Stonehenge.
Il est important de noter que ces points restent sujets à débats et recherches continues. L’histoire de la construction de ces monuments préhistoriques est complexe et encore incomplètement comprise, et les liens directs entre les sites de Bretagne et Stonehenge sont encore spéculatifs.
Cependant, l’idée d’une connexion ou d’une influence mutuelle reste une piste passionnante pour la recherche archéologique et historique de ces monuments.
Les autres dolmens dans le monde
Ces structures mégalithiques fascinantes, ne sont pas exclusifs à la Bretagne ou même à l’Europe ; ils se trouvent dans diverses parties du monde, chacun racontant une histoire unique sur les cultures et les peuples qui les ont construits. Voici un aperçu de quelques-uns des spécimens les plus remarquables à travers le monde.
Asie
Corée du Sud : La péninsule coréenne abrite l’un des plus grands groupes au monde, avec des sites comme Gochang, Hwasun et Ganghwa inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils sont remarquables pour leur variété de formes et de tailles.
Inde : Dans certaines régions, notamment dans le sud de l’Inde, on trouve des dolmens utilisés à des fins funéraires, avec des structures simples mais impressionnantes.
Moyen-Orient
Israël : Le plateau du Golan en Israël contient des milliers de dolmens, datant de l’âge du bronze. Ces structures servaient probablement de tombes ou de marqueurs territoriaux.
Europe
Grande-Bretagne : En plus de Stonehenge, il en existe de nombreux autres, comme ceux au Pays de Galles et dans les îles britanniques, souvent situés dans des paysages pittoresques.
Irlande : L’Irlande est riche en dolmens, avec des sites célèbres comme Poulnabrone dans le Burren, un classique exemple avec sa grande table de pierre.
Afrique du Nord
Maroc et Algérie : Ces régions abritent des structures qui témoignent de pratiques funéraires anciennes. Leur construction simple mais robuste évoque des similitudes avec les modèles européens.
Scandinavie
Suède et Danemark : Les dolmens, souvent associés à des tumulus, se trouvent dans les paysages verdoyants de la Scandinavie, datant de l’âge du bronze nordique.
Ces structures varient considérablement en termes de design, de taille et de fonction, reflétant la diversité des cultures et des époques qui les ont érigées. Certains étaient destinés à des sépultures, d’autres avaient des fonctions cérémonielles ou étaient des marqueurs territoriaux.
Leur répartition mondiale suggère une tendance commune dans l’humanité préhistorique à ériger des structures en pierre pour des fins importantes, qu’elles soient pratiques, spirituelles ou commémoratives.
Les dolmens restent des sujets de fascination, non seulement pour leur mystère et leur beauté architecturale, mais aussi pour ce qu’ils révèlent sur les peuples anciens et leurs manières de voir le monde, leur environnement et leur univers spirituel.
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